Vasodilateurs et aspirine à faible dose sont associés à une incidence moindre de maladie myocardique associée à la sclérodermie systémique : résultats de l’étude de cohorte DeSScipher.


Nom des auteurs: Valentini G, Huscher D, Riccardi A, Fasano S, Irace R, Messiniti V, et al

Références: Vasodilators and low-dose acetylsalicylic acid are associated with a lower incidence of distinct primary myocardial disease manifestations in systemic sclerosis: results of the DeSScipher inception cohort study. Ann Rheum Dis. 7 août 2019;annrheumdis-2019-215486. (PubMed)

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Résumé fait par : Dr Nihal MARTIS (CHU Nice)

Introduction :

L’effet bénéfique, à court terme, sur la vascularisation cardiaque et l’état fonctionnel, des inhibiteurs calciques (inh. Ca) et autres vasodilatateurs tels que les inhibiteurs de l’enzyme de conversion de l’angiotensine (IEC) a été souligné dans de nombreuses études dans la sclérodermie systémique (ScS). Le rôle des agents vasodilatateurs n’a toutefois pas été exploré dans le cadre d’une prophylaxie primaire de maladie myocardique. L’objectif de cette étude était d’évaluer l’influence des médicaments vasodilatateurs sur la survenue de manifestations d’ischémie/fibrose myocardique (arythmie ventriculaire, ondes Q de nécrose, blocs de conduction, pose de pacemaker [PM], FEVG < 55% et/ou insuffisance cardiaque congestive [ICC] et mort-subite) dans la ScS.

Matériel et méthodes :

601 patients avec ScS ont été inclus du 01/12/2012 au 30/11/2015 et avaient une deuxième visite 0,5 à 4 ans plus tard. 153 ne recevaient aucun vasodilatateur ; 448 recevaient un traitement vasodilatateur (ex. inh. Ca, et/ou IEC ou ARA 2 ou une combinaison). 89 étaient aussi traités par des antagonistes de récepteur de l’endothéline ou des inhibiteurs du PDE-5 ou des prostanoïdes. Les associations entre la survenue de maladie myocardique et l’intervention thérapeutique était analysée par un modèle de régression selon Cox.

Résultats :

Pendant la période de suivi de 914 patients-années, on identifiait : 12 maladies rythmiques ventriculaires, 5 ondes Q, 40 blocs de conduction, 6 poses de PM et 19 réductions de FEVG et/ou ICC. En analyse multivariée (selon Cox), la thérapie vasodilatatrice était associée à une incidence moindre d’arythmie ventriculaire (p=0,03). L’aspirine faible dose était associée à une incidence plus faible de bloc de conduction et/ou d’ondes Q et/ou de pose de PM (p=0,02). Une maladie active était associée à une plus grande incidence de FEVG <55% et/ou ICC et de blocs de conduction et/ou d’ondes Q et/ou de pose de PM (p=0,05).

Conclusion :

Cette étude suggère qu’une thérapie vasodilatatrice et que la prise d’aspirine à faible dose ont un rôle préventif sur la survenue de manifestations associées à une atteinte myocardique de ScS.



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