Tabac et Sclérodermie Systémique : une étude longitudinale du groupe EUSTAR

Titre article original : Smoking in Systemic Sclerosis: a Longitudinal European Scleroderma Trials and Research Group Study.

Nom auteurs : Jaeger VK, Valentini G, Hachulla E, Cozzi F, Distler O, Airó P, et al.
Arthritis & Rheumatology (Hoboken, NJ). 2018 May 21.

rédacteur de la veille bibliographique: Dr Sébastien SANGES (Lille) ,Résumé fait par la filière FAI2R

Les effets de l’intoxication tabagique sur la sévérité et le pronostic de la sclérodermie systémique (SSc) sont mal connus, les données de la littérature étant contradictoires. Le groupe de travail EUSTAR se propose ainsi de répondre à cette question dans cette large étude longitudinale multicentrique.

Sur les 12912 patients de la base de données EUSTAR, 3319 respectaient les critères d’inclusion (diagnostic de SSc selon les critères ACR/EULAR 2013 ou ACR 1980, statut tabagique renseigné, au moins 1 visite de suivi à 12-24 mois, âge > 18 ans) et étaient recrutés (âge moyen 57 ans ; sexe féminin 85% ; pneumopathie interstitielle diffuse 49% ; suivi moyen 1,4 an). Parmi ceux-ci, on retrouvait 66% de patients « jamais fumeurs », 23% d’« anciens fumeurs » (consommation moyenne 18 paquets-année ; durée de sevrage moyenne 15 ans), 11% de « fumeurs actuels » (consommation moyenne 27 paquets-année).
Comparativement aux patients « anciens fumeurs » et « fumeurs actuels », l’absence d’intoxication tabagique était associée à :

  •  un rapport VEMS/CVF plus élevé à l’inclusion (p<0,001) sans effet sur son évolution au cours du suivi (p =0,065)
  •  l’absence d’effet sur la CVF à l’inclusion et son évolution au cours du suivi
  •   une DLCO plus élevée à l’inclusion (p <0,001) sans effet sur son évolution au cours du suivi
  •   une PAP systolique discrètement plus élevée à l’inclusion (p <0,001) sans effet sur son évolution au cours du suivi
  •   l’absence d’effet sur le score de Rodnan à l’inclusion et son évolution au cours du suivi
  •   l’absence d’effet évident sur la survenue d’ulcérations digitales, même si une consommation tabagique importante (> 25 paquets-année) semble accroître ce risque (OR=1,6 ; p =0,02)

Les auteurs concluent que cette étude suggère un effet défavorable du tabac sur les voies aériennes mais l’absence d’effet franc sur la fibrose cutanée, l’atteinte pulmonaire parenchymateuse et la maladie ulcéreuse digitale.

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