Regional grafting of autologous adipose tissue is effective in inducing prompt healing of indolent digital ulcers in patients with systemic sclerosis: results of a monocentric randomized controlled study

Del Papa N, Di Luca G, Andracco R, Zaccara E, Maglione W, Pignataro F, Minniti A, Vitali C. Arthritis Res Ther. 2019 Jan 7;21(1):7. doi: 10.1186/s13075-018-1792-8

Background : Cette équipe Italienne a déjà publié 15 cas d’efficacité du traitement de l’ulcère digital (UD) ischémique par du tissu adipeux (TA) autologue chez les patients souffrant de Sclérodermie systémique (ScS). Elle propose ici un essai contrôlé randomisé pour confirmer leurs données préliminaires.

Méthodes: Les patients souffrant de ScS ayant un UD ischémique persistant (au moins 6 semaines avant la randomisation malgré une thérapie locale et systémique optimale) étaient randomisés pour être traités en aveugle avec soit du TA autologue, soit une procédure dite « fictive ». La procédure « fictive » consistait en une fausse liposuccion et une injection locale à la base du doigt d’une solution saline. Le prélèvement du TA et son injection à la base du doigt se faisait sous anesthésie locale. Les patients poursuivaient par ailleurs leurs traitements locaux et systémiques habituels. Pour le groupe traité par le TA, il s’agissait d’une injection à la base du doigt ayant l’UD de 0,5–1 ml de TA après une centrifugation du produit d’aspiration. L’objectif principal était la prévalence des UD ischémiques guéris dans les 2 groupes à 8 semaines.

Les objectifs secondaires principaux étaient la douleur (mesurée par une échelle visuelle analogique) et la variation du nombre de capillaires dans les doigts touchés (vidéocapillaroscopie périunguéale).

Résultats : 25 patients ont reçu le TA et 13 patients la procédure « fictive ». Les 2 groupes étaient comparables pour l’âge, le genre, la durée de la maladie, et le sous type cutané. Une guérison de l’UD était observée chez 23/25 et 1/13 des patients traités avec le TA et la procédure « fictive » respectivement (p<0,0001). Les 12 patients qui recevaient la procédure « fictive » et qui étaient en échec, ont pu recevoir secondairement l’injection du TA. Chez tous, la guérison de l’UD était observée après 8 semaines. Dans le groupe de patients traités par le TA, une réduction significative de l’intensité de la douleur était notée après 4 et 8 semaines (p<0,0001). De même, une augmentation significative du nombre de capillaires dans les doigts touchés était observée en vidéocapillaroscopie périunguéale après 4 et 8 semaines (p<0,0001).

Discussion: Cette étude confirme l’efficacité de l’injection du TA dans la guérison d’UD ischémique chez les patients souffrant de ScS.  

Conclusion : Cet article offre de l’espoir car l’UD ischémique concerne près de la moitié des patients et cet évènement conduit à la détérioration de la qualité de vie des patients, à la douleur et au handicap physique avec retentissement psychique. La guérison de l’UD est un processus long et douloureux. A ce jour, les traitements vasodilatateurs proposés sont encore insuffisants. Cette procédure mini invasive semble devoir être discutée en deuxième ligne auprès d’une équipe habituée au prélèvement de TA et aux injections digitales, dans les cas d’UD résistant au traitement conventionnel.

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