Les corticoïdes, traitement majeur de beaucoup de maladies auto-immunes, sont peu efficaces dans la sclérodermie sauf dans certains cas particuliers. Ils peuvent être utiles dans les sclérodermies oedémateuses, les atteintes articulaires, les atteintes musculaires, certaines sclérodermies localisées. Comme toujours, c’est un traitement qui expose à certains effets secondaires (appétit exagéré, prise de poids, excitation ou dépression, diabète, hypertension, amaigrissement des muscles, moindre résistance à l’infection,décalcification,….)
Les immunosuppresseurs sont des produits issus de la chimiothérapie anticancéreuse qui sont utilisés aussi pour le rejet des greffes d’organes: azathioprine, méthotrexate, cyclophosphamide, mycophénolate mofetil. Leur usage est soutenu par peu d’études dans la sclérodermie, mais on sait que le cyclophosphamide peut être efficace dans l’atteinte pulmonaire et le méthotrexate dans l’atteinte articulaire. Leurs effets indésirables sont essentiellement la baisse des globules blancs liée à leur impact sur la moelle osseuse, et des effets spécifiques (atteinte pulmonaire du méthotrexate, atteinte de la vessie par le produit dérivé du cyclophosphamide, hépatite de l’azathioprine)
L’hydroxychloroquine et la chloroquine, antibiotiques actifs contre le paludisme, semblent partiellement bénéfiques sur la sclérodermie, principalement ses manifestations articulaires. Ceci ne repose que sur des enquêtes de satisfaction des malades et des opinions d’experts médicaux.
Les produits antifibrosants comme la colchicine, le calcitriol, l’halofunginone, sont très mal évalués dans la sclérodermie. Leur usage empirique a pu donner des impressions d’efficacité mais à part de petites séries de cas on ne dispose pas d’études scientifiques bien contrôlées pour en recommander l’usage
La D-pénicillamine a été utilisée aussi avec une impression d’efficacité, mais les études récentes ont montré qu’elle était en fait peu active; de plus elle a de très nombreux et fréquents effets indésirables; elle tend donc à être délaissée.
L’irradiation ultraviolette A, éventuellement renforcée de psoralènes, et la photochimiothérapie extracorporelle sont aussi des techniques expérimentales dont les effets indésirables et le coût ne sont pas nuls, et qui ont donné des résultats intéressants dans des études préliminaires; mais dont l’usage ne peut pas encore être généralisé.
Les produits antispasme vasculaire (inhibiteurs calciques, prostacyclines, antiendothélines) ont-ils une action de fond sur la maladie? Certains le croient, mais les études pour le prouver sont encore à venir.