Les plaies
La sclérodermie est une maladie douloureuse car elle donne souvent des plaies.
Les plus fréquentes sont de petites plaies au bout des doigts qui correspondent à de petites artères qui se bouchent, d’où une zone de peau qui n’est plus irriguée et qui meurt. Sous les ongles, sur les pulpes des doigts, autour des ongles ou à d’autres endroits des doigts, ce sont de petits ulcères de peau qui se recouvrent de croûtes adhérentes qui traînent des semaines voire des mois. Les traitements qui dilatent les vaisseaux et en particulier l’iloprost peuvent être efficaces. Les inhibiteurs calciques ont une action préventive, de même que la protection du froid par des gants, des moufles ou des chaufferettes.
Des plaies peuvent survenir sur les jambes (ulcères de jambes) ou aux pieds. Elles sont plus longues à guérir, même avec iloprost.
Enfin des plaies peuvent survenir au contact des calcinoses qui se développent sous la peau et qui poussent jusqu’à l’ulcérer.
Dans tous les cas, toute plaie chez un malade atteint de sclérodermie met un temps long à cicatriser en raison du déficit d’irrigation dû à la sclérodermie. Il y a un risque d’infection notamment lors de l’ouverture des calcinoses. Cela se manifeste par l’issue de pus jaunâtre à la peau. Un traitement antibiotique est alors indiqué, il est au mieux dirigé en fonction de l’analyse des germes en cause: un prélèvement fait au laboratoire en permet la culture et l’étude de la sensibilité aux antibiotiques.
Les cures thermales peuvent aider à cicatriser les plaies par l’effet de dilatation des vaisseaux dû au gaz et à l’eau thermale. La chirurgie ne doit être utilisée qu’en dernier recours, car elle aboutit en règle à amputer des phalanges ou des doigts contrairement au traitement médical qui tente de conserver des pulpes de doigts, plus performantes pour la préhension fine.